C.40. XIIème Conférence Internationale sur le Sida (Genève, 28 juin - 3 juillet 1998) |
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Tuesday, 05 January 2010 17:11 |
There are no translations available. Résumés et Classification de communications concernant certains aspects de l'infection à VIH, des co-facteurs, des traitements antirétroviraux et des traitements complémentaires.
INTRODUCTIONÀ l'occasion de la 12ème Conférence Internationale sur le SIDA (Genève, juillet 1998), des séances de travail en réseau ont permis d'établir 44 résolutions communautaires (publiées notamment en octobre 1998 dans Le Pont, la publication officielle de ce congrès). Pour obtenir plus d'informations, vous pouvez consulter Docteur Gilbert MAURISSON
Secrétaire général de POSITIFS Mars 1999 * Si le contenu d'une communication vous intéresse particulièrement, n'hésitez-pas à contacter leur auteur ! Indiquez-lui que sa communication, présentée à la conférence de Genève, a été résumée sur notre serveur Internet et que vous souhaiteriez qu'il nous adresse la suite des résultats de ses travaux afin que nous en diffusions un résumé sur Internet. A. MODES D'ACTION
A.1. Tropisme cellulaire, cellules cibles et récepteurs CCR5 et CXCR4 (n° 21146) Les souches de VIH ayant un tropisme macrophagique (JR-CSF, JR-FL) se multiplient plus facilement dans les cellules de type Th-1 (culture de cellules T CD4+ stimulées par IL-12). À l'opposé, celles ayant un tropisme pour les cellules T (NL4-3) se multiplient plus facilement dans les cellules de type Th-2 (culture de cellules T CD4+ stimulées par IL-4). La boucle V3 de la gp110 est le principal déterminant de cet effet. De plus, les cellules exprimant le gène env de souches ayant un tropisme pour les cellules T fusionnent avec les cellules de type Th-2. Et les co-récepteurs CCR5 et CXCR4 sont hautement exprimés, respectivement dans les cellules de type Th-1 et Th-2 ; ce qui laisse présager aussi un rôle de ces récepteurs dans cette préférence.
A.2. Mécanisme de l'action anti-virale des lymphocytes CD8 (n° 60406) In vitro, les CD8 activés en présence de macrophages ont une action inhibitrice plus importante sur la réplication du VIH, à la différence des CD8 stimulés en l'absence de macrophages, ou de CD8 stimulés en présence de macrophages dont les molécules B7 ont été bloquées. Au cours de la présentation de l'antigène, la perte de l'exposition des CD8 aux molécules B7.2 (CD 86) pourrait donc expliquer la perte de l'activité anti-virale des CD8 au cours de la progression de l'infection à VIH.
A.3. Excrétion urinaire du rétinol, de l'alpha-tocophérol et du malondialdéhyde (n° 32187) Une étude de l'excrétion urinaire du rétinol, de l'alpha-tocophérol et du malondialdéhyde a été réalisée chez 19 patients au stade Sida : 8 asymptomatiques (A) et 10 sujets non séropositifs (contrôle).
A.4. PAF (n° 21141) À la différence de la gp41 et de la gp110, la protéine tat du VIH induit rapidement (pic en 15 minutes) la synthèse de PAF (platelet-activating factor) au niveau des monocytes, et avec des doses aussi basses que 0.1 ng/ml. On note une prédominance de PAF de type alkylés. Le PAF pourrait être impliqué dans les propriétés biologiques de tat. Rappelons que tat est capable d'induire le chimiotactisme et possède des propriétés angiogéniques, et que le PAF est un phospholipide médiateur de l'inflammation qui intervient dans l'interaction entre les leucocytes et les cellules endothéliales, et dans les phénomènes de néo-angiogenèse induits par certaines cytokines.
B. UN CO-FACTEUR HYPOTHÉTIQUE
B.1. Helicobacter pylori (n° 32109, 32122, 22115, 60492) NDLR : nous avons choisi de regrouper ces 4 abstracts, car nous avons été surpris en comparant leur résultats.
Chez des patients présentant une gastrite antrale chronique, Helicobacter pylori semble moins souvent présent au niveau des biopsies chez les patients séropositifs (18/48 soit 37,5%) en comparaison avec des patients non séropositifs (105/217 soit 48,4%) ; mais ce résultat n'atteint pas le niveau de significativité statistique. Aucune corrélation n'existe avec le niveau des lymphocytes CD4 et l'utilisation d'antibiotiques.
Chez 40 indiens Miskito (Nicaragua), aucun test HIV ne s'est révélé positif ; de même pour la réponse en IgG à Hélicobacter pylori (n=103). Par contre, au Honduras, la prévalence de HP sur un groupe de 205 personnes (98 HIV-, 107 HIV+ dont 17 au stade Sida) est de 59% (121/205), de 70% pour les HIV+ (75/107), de 94% pour ceux au stade Sida (16/17) et de 46% pour les HIV- (46/98) ; la différence entre HIV+ et HIV- étant significative (p<0,02). Concernant la différence sur l'exposition à HP entre les indiens du Nicaragua et les personnes du Honduras, cela pourrait s'expliquer en raison de l'origine différente de l'eau de boisson.
En République de Saint Domingue, la prévalence de l'infection à VIH est passée de 4,3% en 1992 à 8,1% en 1997 ; chez les patients porteurs d'un ulcère, la prévalence est de 23,1%.
C. FACTEURS FAVORISANT LA TRANSMISSION DU VIH.
C.1. Inflammation pelvienne secondaire à une auto-médication à base de plantes (n° 42370). L'utilisation de certaines plantes ayant des activités anti-bactériennes (Zingiber officinalis, Aframomum stipulatum, Alchomea cordifolia) pour les soins d'hygiène génitale chez les femmes (République Démocratique du Congo) pourrait, dans certains cas, déclencher localement une inflammation qui pourrait favoriser la transmission du VIH (composants incriminés : tannins, huiles contenant des terpènes). Ces résultats proviennent d'une étude réalisée à Kinshasa chez 199 femmes. Les trois plantes citées correspondent à celles le plus souvent utilisées (respectivement 42,5, 28 et 11,6%). Chez les femmes séropositives, les inflammations pelviennes apparaissent, respectivement pour ces trois plantes, dans 64, 28 et 8% des cas. La séroprévalence est de 61,5% chez les femmes utilisant, pour les soins génitaux, des plantes, versus 40,7% pour celles utilisant des antiseptiques modernes et 5,3% pour celles utilisant de l'eau (p<0,02).
C.2. Médiation de l'action des MST par l'intermédiaire de l'IL-10 (n° 13280). Chez 183 femmes vivant au Kenya (Nairobi), 31% sont séropositives, 21% sont infectées par N. gonorrhoeae, 9% par C. trachomatis, 39% par une infection vaginale bactérienne et 22% par T. vaginalis. La présence d'interleukine-10 est détectée au niveau de l'endocol utérin, plus souvent en cas d'infection à N. gonorrhoeae (51% versus 26%), à C. trachomatis (56% versus 26%) et en cas d'infection vaginale bactérienne (48% versus 26%), comparativement aux femmes ne présentant pas ces infections. Chez les femmes séropositives, IL-10 est moins souvent détecté que chez les femmes séronégatives (31% versus 44%). Après ajustement pour le statut sérologique et le nombre de CD4 endométriaux, IL-10 est détecté significativement plus souvent en cas d'infection à N. gonorrhoeae, à C. trachomatis et en cas d'infection vaginale bactérienne. L'interféron-gamma n'a été détecté que sur trois prélèvements. Comme l'IL-10 inhibe l'activation de la réponse immunitaire Th-1 (qui aurait une action protectrice vis-à-vis de l'infection à VIH), ces MST pourraient augmenter le risque de transmission du VIH par un mécanisme agissant sur les défenses immunitaires, au niveau des organes génitaux.
C.3. Déplétion en lactobacillus (n° 33148). Chez 657 prostituées vivant au Kenya, l'incidence de l'infection à gonocoque a été de 16%, et 68 séroconversion au VIH-1 furent observées (incidence annuelle : 11%). Au début de l'étude, 26% présentaient du lactobacillus au niveau vaginal, dont 41% produisant du H2O2.
D. FACTEURS FAVORISANT L'ACTIVITÉ DU VIH OU L'ACCROISSEMENT DE LA CHARGE VIRALE.
D.1. Décroissance de la cytotoxicité vis-à-vis du toxoplasme et accroissement de la survie du VIH induits par l'oxyde nitrique (n° 60034). In vitro, les macrophages et les monocytes infectés par le VIH produisent plus d'oxyde nitrique (ON) que les cellules non infectées ; et quand on active les cellules par de l'interféron gamma, qui accroît la production de ON, les cellules infectées par le VIH ont une moindre activité cytotoxique vis-à-vis du toxoplasme ; cette activité est restaurée si on bloque l'activité de ON. L'accroissement de la production d'ON, médiée par l'ON synthétase, expliquerait la capacité de survie prolongée du VIH au sein de ces cellules.
D.2. Accroissement de la charge virale après vaccination contre la grippe (n° 21113, 32155). La vaccination contre la grippe chez 11 personnes ayant une charge virale indétectable (<50 copies/ml), s'est traduite, chez 3 de ces personnes, par une réapparition transitoire de la virémie durant 7 jours. La signification de ce résultat, comme d'ailleurs de ceux faisant état d'une augmentation transitoire à partir d'une charge virale déjà détectable, n'est pas encore établie.
La vaccination contre la grippe chez 86 personnes sous trithérapies, ayant une charge virale indétectable, s'est traduite un mois plus tard, chez 26 personnes, par une augmentation de la charge virale de plus d'un log. Deux mois plus tard, la charge virale est devenue indétectable chez 16 de ces personnes. Chez les 10 autres personnes dont la charge virale n'est pas revenue à son niveau initial, la trithérapie a dû être modifiée. Concernant les CD4, ils sont passés de 198 à 228/mm3 un mois après la vaccination. Aucune relation n'a été établie entre l'augmentation de la charge virale et le niveau initial des CD4. La vaccination contre la grippe est donc une stimulation antigénique qui peut, certes, augmenter transitoirement la charge virale, mais qui peut aussi avoir des conséquences beaucoup plus graves d'un point de vue thérapeutique.
D.3. Photothérapie par Ultraviolets (n° 32265). Chez des patients, la photothérapie par ultraviolets (UV) pendant 6 semaines améliore certaines lésions cutanées (psoriasis, prurit), sans modifier les lymphocytes CD4 et CD8.
E. FACTEURS GÉNÉTIQUES ET PRONOSTIQUES.
E.1. Système HLA chez les enfants (n° 21186). In vitro, les macrophages et les monocytes infectés par le VIH produisent plus d'oxyde nitrique (ON) que les cellules non infectées ; et quand on active les cellules par de l'interféron gamma, qui accroît la production de ON, les cellules infectées par le VIH ont une moindre activité cytotoxique vis-à-vis du toxoplasme ; cette activité est restaurée si on bloque l'activité de ON. L'accroissement de la production d'ON, médiée par l'ON synthétase, expliquerait la capacité de survie prolongée du VIH au sein de ces cellules.
Chez 32 enfants infectés par le VIH (3-11 ans), ceux qui évoluent plus rapidement (stade de lymphadénopathie généralisée inférieur à 12 mois) ont des monocytes qui produisent plus d'Interleukine-1g (218 pcg/ml versus 44 pcg/ml) et de TNF a (420 pcg/ml versus 110 pcg/ml). Une plus grande variabilité de la boucle V3 de la gp110 est aussi notée ; ce qui est un reflet indirect de la réplication virale. Du point de vue des antigènes HLA, chez ceux évoluant plus rapidement : A3, A10, phénotype A2, A10, haplotype A11, B8 ; et chez ceux évoluant plus lentement : A1, A11, B15, B17, B27, DR4, DR6, haplotype A2, B8.
E.2. Allèles protecteurs du système HLA (n° 21202). L'augmentation de la fréquence de l'antigène HLA-A28 chez des prostituées africaines séronégatives, mais hautement exposées au VIH, est un fait connu.
E.3. Système HLA et sujets non-progresseurs à long terme (n° 60249). Une étude contrôlée, réalisée en ouvert chez 20 LTnP (non-progresseurs à long terme, asymptomatiques non traités, séropositifs depuis 8-10 ans, CD4>500/mm3), comparés avec 13 progresseurs et 835 sujets sains, montre chez les LTnP une augmentation de l'antigène HLA A32 (p<0,05) par rapport aux deux autres groupes, une diminution de l'antigène HLA B35 (p<0,0001 par rapport aux progresseurs, p<0,0025 par rapport aux sujets sains), une diminution de l'antigène HLA DR11 (p<0,0001) par rapport aux deux groupes. Ces résultats confirment les résultats obtenus par des études antérieures. De plus, l'antigène HLA DR1, associé à la survenue de sarcome de Kaposi, est augmenté chez les LTnP (p<0,025 par rapport aux progresseurs, p<0,00025 par rapport aux sujets sains).
E.4. Mutation du corécepteur CCR5, sujets non-progresseurs à long terme (n° 60250). Une étude chez 27 LTnP comparés à 91 progresseurs, 16 patients asymptomatiques infectés depuis moins de 4 ans et 77 sujets sains montre que la délétion hétérozygote Æ32 du corécepteur CCR5 du VIH est présente dans 25,93% des cas chez les LTnP, dans 7,69% chez les progresseurs, dans 18,75% chez les asymptomatiques récents et 7,79% chez les sujets sains. La plupart des LTnP ont des virus de type NSI et une charge virale inférieure à 104 copies/ml. Cette charge virale reste stable sur un suivi de 18 mois chez tous les asymptomatiques présentant cette délétion, alors qu'elle double chez ceux ayant le phénotype wt CCR-5. Aucune relation n'a été trouvée avec la production in vitro de beta chemokines. La présence du génotype Æ32 du corécepteur CCR5 du VIH semble être en rapport avec une moindre progression de l'infection et des valeurs basses de la charge virale. Cependant, en raison de l'hétérogénéité de la cohorte de LTnP étudiée, d'autres facteurs pourraient expliquer la préservation de leur immunité et l'absence de progression.
E.5. Système HLA et rétinite à CMV (n° 22272). Une étude réalisée au Brésil chez 16 patients présentant une rétinite à CMV et chez 423 sujets non séropositifs montre que la rétinite est associée à la présence d'HLA A31, B35, B41 et de HLA DR12. Par contre, la présence d'HLA DQ6 est associée avec une protection vis-à-vis de cette infection.
F. AUTRES FACTEURS PRONOSTIQUES.
F.1. Lymphocytes totaux / 1 (n° 12426). Une étude chez 214 personnes a montré une haute corrélation entre le nombre de lymphocytes totaux et celui des lymphocytes CD4, avec un taux de prédiction de 88.36% et de 72.22% respectivement pour CD4<500 / LT<2400 et CD4<200 / LT<1680. Cette corrélation confirme des travaux antérieurs. Les auteurs insistent à juste titre sur l'intérêt de ces résultats pour les personnes vivant dans des pays défavorisés. NDLR : on peut rajouter que cette méthode pourrait aussi permettre de réduire les dépenses de santé dans les pays industriellement développés, et d'envisager ainsi des aides financières plus conséquentes aux pays du Tiers-monde !
F.2. Lymphocytes totaux / 2 (n° 42187). Une étude réalisée chez 2 770 patients vivant en Afrique du Sud, a trouvé qu'un niveau de lymphocytes totaux inférieurs à 2 000/mm3 permet de détecter, avec une sensibilité de 90,3%, les patients ayant des lymphocytes CD4 en dessous de 200/mm3, mais avec une spécificité de seulement 53,7%. En diminuant le seuil du nombre des lymphocytes totaux*, on augmente certes la spécificité, mais aux dépends alors de la sensibilité.
F.3. Haptoglobine (n° 12115). Le phénotype Hp 2-2 de l'haptoglobine (versus Hp 1-1 et Hp 2-1) est en faveur d'une mortalité accrue (p<0.0001) et sa prédominance se traduit par une plus grande accumulation de fer et de vitamine C oxydée. Chez des patients asymptomatiques (n=61), non traités et ayant des CD4>200/mm3, la charge virale est plus élevée dans ce groupe (4.98 ± 0.91 log10 RNA copies/ml, n = 25), comparativement à Hp 2-1 (4.54± 0.77, n = 34) et à Hp 1-1 (3.77± 0.91, n = 12).
F.4. Albuminémie (n° 13309). Chez 1 493 femmes séropositives, le taux de mortalité après deux ans de suivi (avec bilans tous les 6 mois) a été en moyenne de 13.7% (taux de perdues de vue : 11%). Il existe une corrélation (p<0.001) entre ce pourcentage et l'albuminémie : 41%, 17%, 14%, 10%, 9% et 4% respectivement pour les niveaux suivants : <3.5 (n=78), 3.5-4.0 (n=449), 4.0-4.2 (n=279), 4.2-4.5 (n=418), 4.5-4.7 (n=159) et >4.7 gm/dl (n=110). Cette association persiste après ajustement en fonction des CD4, de la charge virale, l'index de masse corporelle et l'âge.
F.5. Vitamine A (n° 42363). Chez des brésiliens au stade SIDA ayant des lymphocytes CD4 inférieurs à 200/mm3 (n=39), la probabilité de survie au cours des deux premières années du suivi médical est moindre en cas d'hypovitaminose A (n=21, rétinol plasmatique<16µmol/l) au début du suivi (p=0,0003). Par contre aucune corrélation avec cette hypovitaminose n'a été trouvée avec les infections digestives, respiratoires et du système nerveux.
F.6. Vitamine A et dysplasie cervicale (n° 22301). Chez 155 femmes vivant à Chicago, 14.2% présentent des lésions cervicales squameuses épithéliales et 19.4% ont un déficit en vitamine A (<1.05 mmol/l). L'analyse univariable montre une association de ces lésions avec un déficit en vitamine A (p<0.029), des CD4 < 200/mm3 (p<0.001), avec une CV détectable (p<0.028) et avec la présence de papillomavirus dans les sécrétions cervico-vaginales (p<0.001). Après inclusion de ces facteurs dans un modèle de régression statistique, une association significative avec ces lésions persiste, avec la présence de papillomavirus (p<0.003) et un déficit en vitamine A (p<0.017). L'association avec un niveau bas de CD4, trouvée par d'autres équipes, n'atteint pas, ici, la significativité, probablement en raison d'un effectif insuffisant.
F.7. Sélénium, zinc, fer, préalbumine (n° 60429). Chez 44 patients séropositifs (77% d'utilisateurs de drogues, 80% recevaient un traitement antirétroviral sans inhibiteur de protéase), 77% ont des valeurs plasmatiques basses en sélénium, 25% ont des valeurs basses en zinc, 19% un déficit en fer, 38% ont des valeurs basses en préalbumine et 25% ont des valeurs élevées en cuivre. Il existe des valeurs significativement plus basse chez ceux ayant des CD4<250/mm3 (p<0,05), alors qu'il n'existe pas de différence significative pour le zinc, le fer, le cuivre et la préalbumine. Chez les femmes ayant des CD4<250/mm3, le zinc est significativement plus bas que chez les hommes (p<0,05). À l'inverse, les concentrations en sélénium sont plus basses chez les hommes ayant des CD4<250/mm3 que chez les femmes ayant des CD4<250/mm3. Chez les patients qui décédèrent dans les 24 mois, les niveaux de ces paramètres n'étaient pas significativement plus bas.
F.8. Déficit en zinc / 1 (n° 12118). Chez 121 homosexuels suivis pendant 3,3 ans (19 décès sur cette période), le déficit en zinc plasmatique (<75µg/dl) et surtout le rapport plasmatique cuivre/zinc >1 sont associés à un risque plus élevé de mortalité (respectivement RR. 95%, Cl : 4.98, 1.30-19.0 et 8.28, 1.03-66.58). La mortalité est réduite de 6% pour chaque augmentation d'une unité de zinc plasmatique (RR. 95%, Cl : 0.94, 0.91-0,98). Le déficit en cuivre ne semble pas associé à une plus grande mortalité.
F.9. Déficit en zinc / 2 (n° 42337). Une étude longitudinale conduite pendant 3,5 ans chez 118 personnes séropositives toxicomanes a montré que 86% ont des apports alimentaires insuffisants en zinc par rapport aux recommandations des nutritionnistes (pour la population en générale) et que 56% ont un bas niveau plasmatique en zinc (<0,75µg/ml). Il existe une corrélation positive entre ce niveau plasmatique et les lymphocytes CD4 (p = 0,005), et les niveaux bas sont associés (p<0,002) à des stades avancés (CD4<200/mm3). Bien que d'autres études ont montré que la concentration plasmatique en zinc était un marqueur de la progression de la maladie, dans cette étude, ceux qui ont le plus haut niveau d'apport alimentaire ont les plus hauts niveaux en zinc plasmatique (p<0,0001). De plus, les apports alimentaires faibles en zinc (<9,34 mg/jour) sont significativement associés avec un risque élevé de mortalité (RH = 36,97, p<0,03).
F.10. Manganèse (n° 42343). Une étude réalisée chez 59 personnes infectées par le VIH et chez 25 personnes infectées par le virus de l'hépatite C, en comparaison avec 19 sujets sains, a montré des concentrations sanguines en manganèse significativement plus basses ; respectivement 9,5 (8,3-10,7) et 7,6 (6,7-8,5) versus 13 (10,3-15,7) µg/l (p<0,05). Aucune corrélation significative n'a été trouvée entre le niveau de cette concentration et la progression des infections virales.
F.11. Super Oxyde Dismutase / SOD (n° 42368). Chez 21 personnes HIV+, il existe une différence significative (p<0,05) des valeurs de l'activité des enzymes Superoxyde Dismutase (SOD) Cu-Zn dépendante et glutathion peroxydase rapportées aux protéines totales (PT), suivant la valeur du rapport CD4/CD8 : respectivement 0,64 et 0,49 pour le groupe 1 (CD4/CD8²0,1), 0,30 et 1,60 pour le groupe 2 (0,1
F.12. IL-6 et lymphomes (n° 22290). L'apparition des lymphomes serait précédée d'une expression accrue des molécules, associée à l'activation des cellules B du système immunitaire. La concentration sérique de CD23 soluble (un facteur intervenant dans la différenciation et l'activation des cellules B) est significativement élevée chez ces patients (n=49), comparativement à d'autres personnes séropositives (stade Sida : n=44 et stade non Sida : n=48) et à des sujets sains (n=48). Il en est de même pour la concentration sérique de CD27 soluble (une molécule stimulatrice de la famille du récepteur TNF). On constate une augmentation des concentrations sériques des IgE et de l'IL-6, mais les différences entre les groupes ne sont pas statistiquement significatives. L'IL-6 est significativement plus élevée que dans certains lymphomes (SNNCCL/BL). Une association significative existe entre CD23 et IL6 chez les patients développant un lymphome. La présence d'IL-6 est fortement prédictive de lymphome de type SNCCL/BL chez les patients ayant des valeurs élevées de CD23.
F.13. Rantes (n° 43101). Une étude rétrospective a été réalisée chez 21 patients suivis entre 1985 et 1996, dont 9 étaient des progresseurs rapides (PR) ayant évolué vers le Sida en moins de 60 mois après la séroconversion, dont 7 étaient des progresseurs lents (PL) et dont 5 étaient des patients asymptomatiques à long terme (ALT), dont les lymphocytes CD4 étaient supérieurs à 400/mm3.
G. APOPTOSE.
G.1. Apoptose au début de l'infection à SIVmac (n° 11227). Au début de l'infection du macaque par le rétrovirus SIVmac, on observe une diminution transitoire du nombre de lymphocytes CD4 et CD8 (J0 + 7 jours), une augmentation in vitro de l'apoptose des cellules mononucléaires du sang périphérique (PBMC) qui dépasse 20% (J0 + 13 jours), alors que le pourcentage avant l'infection était de l'ordre de 10%. À J0 + 13 et 28 jours, le nombre de cellules en apoptose au niveau des ganglions est de 5 à 20 fois plus élevé qu'à J0 + 5 jours ou qu'avant l'infection. L'expression de l'antigène Fas au niveau des CD4 et des CD8 est augmentée à J0 + 8 et se maintient à un plus haut niveau qu'avant l'infection. Donc, l'induction de l'apoptose au niveau des lymphocytes chez le macaque infecté par le SIVmac apparaît deux semaines après l'infection, suivie par l'augmentation de l'expression de l'antigène Fas au niveau des lymphocytes. Il semblerait donc que l'induction de l'apoptose ne soit pas impliquée dans la diminution transitoire des lymphocytes CD4 au cours de la phase initiale de l'infection par le SIVmac.
G.2. Fréquence de l'apoptose en fonction du nombre de lymphocytes CD4 et de la charge virale (n° 21165). Les lymphocytes CD4+ présentent chez les personnes séropositives (n=15) une plus grande fréquence de l'apoptose spontanée (9.9% versus 3.7%, p<0.0021) et de l'apoptose médiée par Fas (25.7% versus 12%, p<0.004). Et il existe une plus grande susceptibilité à l'apoptose médiée par Fas chez les personnes ayant des CD4<400/mm3 que celles ayant des CD4>400/mm3 (34.94% versus 17.78%, p=0.013), ainsi que chez celles ayant une charge virale supérieure à 100 000 copies/ml, en comparaison de celles ayant des valeurs inférieures à 100 000 (35.38% versus 19.33%, p=0.02).
G.3. Apoptose, oxyde nitrique et déplétion lymphocytaire (n° 60255). La S-nitrosoacetyl-penicillamine (SNAP), un donneur d'oxyde nitrique (ON), induit l'apoptose dans des cellules (PBL et H-9 T) non-infectées par le VIH, particulièrement à 0,5 et 0,1 mg/ml. Il en est de même en présence de cellules infectées par le VIH. En présence d'un inhibiteur de l'ON synthétase (N-NMLA), sur des cellules infectées, incubées avec le SNAP, aucune inhibition de l'apoptose n'apparaît. Comme la production d'ON est augmentée chez les sujets au stade SIDA, particulièrement en cas d'IO, et que l'induction de l'ON synthétase au niveau des macrophages se traduit par la mort cellulaire par apoptose, l'ON, comme la protéine tat et la gp-110 qui induisent l'apoptose des cellules T, médiée par Fas, participeraient à la déplétion des cellules CD4+.
G.4. Inhibition de l'apoptose par l'IL-2 et l'IL-12 et augmentation par l'IL-4 (n° 21160). L'apoptose induite par les glucocorticoïdes survient plus fréquemment au niveau de cellules T CD4+ de sujets HIV+ (n=94) en comparaison avec 48 sujets sains (15.9% ±3.4 versus 8.1±2.5) ; ce qui n'est pas le cas au niveau des cellules T CD8+. Ce résultat est respectivement 10, 22 et 49% plus élevé en comparaison avec le PWM, le PHA et des anti-CD3 inducteurs d'apoptose. Cet effet serait un élément important et spécifique de la pathogenèse du Sida. En effet, sur un modèle d'infection chez le chimpanzé, avec un lentivirus non-pathogène, on n'observe pas cette différence. Les anticorps monoclonaux anti-Fas, l'IL-2 et l'IL-12 inhibent cette apoptose respectivement dans 55, 67 et 72% des cas ; alors que IL-4 l'augmente, et IL-10 ne présente aucun effet. Ce phénomène serait important à considérer pour expliquer la déplétion des cellules T CD4+ au cours du Sida. Les cytokines de type 1, comme IL-2 et IL-12, pourraient donc avoir un intérêt thérapeutique.
G.5. Réduction de l'apoptose par l'IL-2 au stade ARC et pas au stade SIDA (n° 12180). Chez des enfants âgés de 7 à 10 ans infectés par le VIH (stade ARC ou SIDA), l'étude du pourcentage d'expression des déterminants de l'activation au niveau de la surface des cellules T montre : une diminution pour CD69, et une augmentation pour CD25 et HLA-DR (cellules stimulées ou non). Pour CD45RO, on note une franche diminution uniquement dans les cultures stimulées par du PHA, et surtout du PHA + Interleukine-12 (une légère diminution est notée pour les cellules non stimulées, et uniquement au stade SIDA). Une forte corrélation existe entre le stade clinique avec d'une part la production in vitro d'interleukine-2, et d'autre part avec le pourcentage d'apoptose des cellules en culture. L'adjonction d'IL-12 aux cellules stimulées par du PHA restaure la synthèse d'IL-2 et réduit le pourcentage d'apoptose uniquement au stade ARC, et pas au stade SIDA. Des études complémentaires sont en cours afin d'apprécier la signification de ces résultats.
G.6. Inhibition partielle de l'apoptose par l'IL-15 (n° 21162). L'IL-15 est une cytokine, de découverte récente, qui partage plusieurs activités biologiques avec l'IL-2, notamment la capacité de stimuler la prolifération de lymphocytes T activés. Chez le sujet sain, in vitro, elle peut inhiber spontanément la mort cellulaire par apoptose et elle peut bloquer l'apoptose induite par les molécules Fas. In vitro, l'adjonction d'IL-15 dans le milieu de culture de monocytes de sang périphérique (PBMC) de personnes HIV+ augmente la prolifération cellulaire et réduit l'apoptose spontanée aussi bien au niveau des lymphocytes CD4+ que CD8+. Donc, l'IL-15 pourrait s'opposer à la perte des lymphocytes T, plus en favorisant la survie et la prolifération des cellules qu'en inhibant directement l'apoptose induite par Fas.
G.7. Apoptose et activité de l'enzyme télomérase (n° 21118). En comparaison avec 15 sujets sains qui présentaient un niveau élevé de l'activité de la télomérase au niveau de précurseurs (CD34+ HPCs) des cellules hématopoïétiques, aucune activité de la télomérase n'a été détectée chez 9 patients séropositifs, et une nette diminution a été notée chez 2 autres. De plus, chez le sujet sain, cette activité est réduite au niveau de ce précurseur quand on l'expose à de la gp 110 recombinante ; et de manière plus importante avec du Transforming growth factor-beta 1 recombinant. Ces faits permettraient d'expliquer pourquoi on observe une diminution de la réplication de ces précurseurs et l'augmentation de l'apoptose de ces cellules.
H. TRAITEMENTS PAR LES ANTIRÉTROVIRAUX.
H.1. Risque paradoxalement accru d'infections opportunistes en début de traitement (n° 60999). Certains patients, qui seraient répondeurs à une trithérapie, seraient exposés, en début de traitement, à un risque d'activation ou de réactivation d'infections opportunistes (IO) ou de cancers, répondant particulièrement mal aux traitements usuels. La restauration de l'immunité à médiation cellulaire par la trithérapie pourrait conduire à l'exacerbation de la maladie en raison d'une reprise des réponses à certains stimuli antigéniques. Une étude rétrospective sur plus de 2 500 patients a montré, sur une période de 12 mois, que 28 patients ont développé, dans les 12 semaines après le début de la trithérapie, des IO majeures et des cancers. Sur les 28, 23 étaient au stade Sida à l'initiation de la trithérapie. Les symptômes sont apparus au 32ème jour (14-70). Chez 6 patients, des IO ou des cancers, précédemment quiescents, sont devenus agressifs ; chez 22 autres, ce fut la première manifestation : herpès primaire (15), mycobactéries (10), lymphomes ou Kaposi (6). La résolution de l'épisode ne fut obtenue que chez 10 patients ; chez 11, l'épisode persiste et 7 décédèrent. Parmi les 21 qui eurent une mesure de CV dans les 12 premiers jours après le début du traitement, 19 avaient une augmentation significative ( ³1 log).
H.2. Traitements antirétroviraux discontinus (n° 61000). Un homme de 58 ans, séropositif depuis 8 ans, a reçu AZT + delavirdine de juillet 1994 à juillet 1996, date à laquelle ddI a été ajouté. En raison d'une cardiomyopathie, le traitement fut arrêté en novembre 1996. La charge virale est restée indétectable (25 Roche Test Ultrasensible) et les CD4+ sont restés stables (400-500/mm3) depuis 14 mois, période durant laquelle sont survenues une insuffisance cardiaque et une hyperparathyroïdie. Cette observation serait en faveur de l'intérêt de l'utilisation, de façon discontinue, de certaines trithérapies.
H.3. Effet sur l'apoptose / 1 (n° 31178). L'expression de la protéine Fas (CD95) est majorée par l'activation des cellules T (activation qui jouerait un rôle important dans la pathogenèse de l'immunodéficience induite par le VIH) et est associée à l'initiation de l'apoptose.
H.4. Effet sur l'apoptose / 2 (n° 42184). L'apoptose spontanée est accrue au cours de l'infection à VIH et elle est corrélée avec le risque de progression. * NDRL : lesquels ?
I. VOIES DE TRAITEMENT DE LA TRANSMISSION MÈRE-ENFANT.
I.1. Imminex (n° 60369). Chez 25 patients, l'utilisation d'Imminex, une plante ayant des propriétés immunomodulatrices, et de LIVZON (US patent N° 5.529.778, 25 juin 1996), un agent hépato-protecteur stimulateur de fonctions physiologiques, a permis de normaliser le nombre des CD4+ en un mois, et de protéger les fœtus et les nouveau-nés ; les CD4+ ont été évalués régulièrement, et quand ils ont atteint 1 000 (ou 1 500 pour les nouveau-nés), l'ag P24 a été monitoré.
I.2. Lactoferrine humaine (n° 60342). La lactoferrine humaine inhibe, sur des PBMC, 6 souches de VIH de femmes enceintes (3 induisant la formation de syncytium [SI], 3 à tropisme macrophagiques, n'induisant pas la formation de syncytium), de façon croissante en fonction des concentrations (0,31-50mM) : IC50 = 7,6mM (2,5-10,5) pour SI, 11,6mM (9,5-15,8) pour NSI, (p=0,3). En association avec l'AZT, cette inhibition est majorée ; CI90 varie de 0,61 à 1,0 pour SI et de 0,44 à 1,1 pour NSI. Les concentrations utilisées en lactoferrine correspondent à celles du colostrum humain (12-73µM). La lactoferrine agit probablement au niveau de la pénétration du VIH. En raison de son faible coût et de sa sécurité d'emploi, ce traitement serait particulièrement adapté à la prévention de la transmission mère-enfant dans les pays du Tiers-Monde.
I.3. Vitamine A (n° 42331). Une étude a été réalisée en Tanzanie chez 687 enfants âgés de 6 mois à 5 ans, hospitalisés pour pneumonie. Les enfants dénutris ou présentant des signes cliniques d'un déficit en vitamine A ont été exclus de l'étude pour des raisons d'éthique. En plus du traitement de la pneumonie, certains ont reçu à leur entrée, au 4ème et au 8ème mois, 200 à 400 000 UI de vitamine A, les autres un placebo. Sur plus d'un an de suivi, il y eu 90 décès et 72 enfants avaient un test HIV positif. Les causes de mortalité étaient plus fréquentes chez les enfants séropositifs (p<0,001) : pneumonie (p<0,03), diarrhée (p<0,001), infection à VIH (p<0,001). La supplémentation en vitamine A chez les enfants séropositifs a permis de réduire de 49% toutes les causes de mortalité (RR=0,51, p<0,04), contrairement aux enfants séronégatifs (RR=0,94, p=0,81). Chez les enfants séropositifs, 21% ayant reçu le placebo décédèrent de diarrhée ; cela n'a été le cas d'aucun de ceux ayant reçu de la vitamine A (p<0,003). Chez les enfants séronégatifs, cette supplémentation diminua de 86% la mortalité par diarrhée (p<0,03) et diminua la sévérité des diarrhées chez les enfants survivant. Ces résultats sont particulièrement importants à considérer quand on sait que le déficit en vitamine A est fréquent chez les enfants dans les pays du Tiers-monde ; qu'il est particulièrement sévère chez les enfants séropositifs, ainsi que chez les adultes, et que 460 000 enfants sont décédés du SIDA dans le monde en 1996, la plupart dans le Tiers-Monde.
J. VOIES DE TRAITEMENTS PAR DES SUBSTANCES HUMAINES.
J.1. Salive, lait et colostrum (n° 31106). Parmi 7 fluides humains étudiés chez 10 personnes séronégatives, la salive totale, le lait et le colostrum ont, in vitro, les activités anti-VIH les plus élevées (60-100% d'inhibition de l'antigène P24 du milieu de culture). Le plasma séminal présente une activité modérée (30-60%). Les sécrétions cervico-vaginales, la salive d'origine parotidienne ou celle d'origine submaxilaire/sublinguale ont une très faible activité (0-30%). Il serait important de pouvoir identifier les molécules de ces sécrétions responsables de l'activité anti-VIH afin d'envisager leur utilisation pour réduire le risque de transmission du VIH (gels virucides).
J.2. Anticorps dirigés contre les gangliosides Gg4 et GM2 (n° 31112). Certains sérums d'êtres humains sains contiennent des anticorps de type IgM dirigés contre les gangliosides Gg4 et GM2. Ces anticorps sont capables d'initier la cytolyse, médiée par la voie du complément, des virions VIH-1 et des cellules infectées par le VIH-1. L'utilisation d'un anticorps monoclonal anti-GM2 de type IgM (L55), en présence de complément, lyse fortement des cellules (cellules T MOLT4, lignée monocytaire U937 et PBMC humains) infectées par le VIH-1 (au préalable, on note que l'infection par le VIH-1 déclenche une augmentation de l'expression de GM2). De même, L55 peut lyser les virions VIH-1 par l'intermédiaire de l'activation du complément. De plus, l'expansion de l'infection est retardée quand on met L55 + complément en présence des cellules (U937 ou PBMC) infectées avec des cellules saines. Enfin, on note une synergie d'action en associant de l'AZT avec L55 + complément. Dans la mesure où les inhibiteurs de la reverse transcriptase et de protéase ne peuvent éliminer les cellules infectées qui ont déjà intégré le génome du VIH-1, L55 + complément pourrait avoir particulièrement un intérêt in vivo, en association avec des trithérapies.
K. TRAITEMENTS À BASE D'OLIGO-ÉLÉMENTS OU D'ACIDES AMINÉS.
K.1. Zinc (n° 60460). 5 personnes séropositives, déficientes en zinc (<0,75µg/ml), ont reçu pendant 18 mois 15mg/jour du zinc. Tous les niveaux plasmatiques en zinc augmentèrent et furent normalisés au 6ème mois. 65% des patients ne recevant pas de zinc présentèrent une diminution marquée des CD4 (>100/mm3), à la différence des autres où seuls 25% présentèrent une telle diminution.
K.2. Perte de poids et L-glutamine (n° 42336). La supplémentation par l'acide aminé L-glutamine associé à des anti-oxydants (40g/jour, Cambridge Nutraceuticals, Boston, MA) permettrait d'augmenter le poids (p<0,02), la masse cellulaire corporelle (p<0,002) et le compartiment hydrique intra-cellulaire (p<0,02). Cette étude contre placebo a été réalisée pendant 3 mois chez 21 personnes ayant une perte de poids supérieure à 10% de leur poids idéal.
L. VOIES DE TRAITEMENTS À BASE DE PLANTES.
L.1. Cepharanthine / Stephania Cepharantha Hayata (n° 60049). La cepharanthine (alkaloïde biscoclaurine extrait de Stephania Cepharantha Hayata, utilisé au Japon pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques et immunomodulatrices) inhibe in vitro, de façon dose-dépendante, l'expression du VIH-1 sur des lignées cellulaires U1 (monocytes) stimulées avec du TNF-a ou du PMA, mais pas sur des lignées ACH-2 (lymphocytes), et il inhibe l'expression du gène du LTR par une inhibition de l'activation du NF-kB.
L.2. Menthe (n° 41197). Des extraits de plusieurs plantes de la famille de la menthe ont, in vitro, une activité anti-VIH. Le but de la présente étude fut de déterminer le composant, responsable de cette activité, de l'extrait (15 minutes dans de l'eau chaude) de l'une d'entre elles (Perilla frutescens Britton / green perilla). Il s'agit d'une glycoprotéine de 6 kDa de poids moléculaire, et qui a une action inhibitrice sur la dégranulation des mastocytes. Son activité (IC50) sur différentes souches de VIH-1 (LAI, RF et KK-1) et sur le VIH-2 (LAV-2ROD) est respectivement de 2.6, 4.3, 4.5 et 7.8 µg/ml (donc de l'ordre de celle du dextran sulfate 8000, ou plus élevée). La concentration pour l'inhibition de la croissance cellulaire (CC50) sur les cellules MT-4 est de 250 µg/ml. On observe aussi une inhibition de la réplication de la souche KK-1 dans des PBMC, et de la souche à tropisme macrophagique JR-FL dans des macrophages. L'inhibition de la formation par le VIH-1 de cellules géantes (IC50 : 6.4 µg/ml) et de l'activité reverse transcriptase (IC50 : 0.34 µg/ml) sont aussi observées. L'exposition à une concentration > 2 µg/ml diminue le titre en HIV-1 de un log10. Enfin, cette substance n'inhibe pas l'attache d'anticorps anti-leu3a aux cellules MT-4, mais elle bloque l'attache de 0.5 ß, un anticorps monoclonal dirigé contre la boucle V3 de la gp110 du VIH ; ce qui suggère que le mode d'action de cette substance se situerait au niveau de l'enveloppe du virus.
L.3. Polycassine / Indocalamus (n° 41207). La polycassine (NARL-1), extrait de la plante Indocalamus, inhibe in vitro, de façon dose-dépendante, la réplication du VIH (IC50 = 80µg/ml). Aux concentrations non-cytotoxiques, l'inhibition est de 73,3%, 87,7% et 95,4%, respectivement après 1, 2 et 3 semaines de culture. Le pouvoir infectieux du surnageant de la culture est 1 000 fois plus faible que celui du témoin.
L.4. Association de melon amer, de glycérizine et de buis (n° 42388). Une association de plantes a été testée chez 8 personnes pendant deux mois : curcumin (2 capsules/jour), melon amer (5 capsules/jour), glycérizine (1 capsule/jour), buis (1 capsule/jour de SPV-30). 3 ont présenté une baisse de la charge virale de plus d'un log, 2 sont restées stables ou ont présenté une baisse inférieure à un log, et 2 ont présenté une augmentation de leur charge virale. La 8ème personne a présenté une réduction de plus d'un log de sa charge virale, mais celle-ci a ré-ascensionné à la suite d'une grippe. Des études complémentaires sont nécessaires.
L.5. Association de N. oleander, de V. album et d'A. graveolens (n° 60205). Un extrait associant trois plantes (N. oleander, V. album et A. graveolens) a été établi afin d'améliorer l'effet des plantes et de diminuer certains des effets secondaires. In vitro, cet extrait, vis-à-vis de la reverse transcriptase, a une ID 50 de 9-10 µg/ml. À la concentration de 0,2-2 µg/ml, on observe une réduction significative de 45% de la formation de syncytium. On observe aussi une diminution de l'activité RIP à des concentrations inférieures à 1 µg/ml. Par ailleurs, on note une forte inhibition de l'activité complémentaire (CPIC 50 : 5,2 µg/ml). D'autres études des réponses primaires de l'immunité humorale sur des cellules spléniques de souris mises en culture avec des érythrocytes de mouton montrent des effets immunomodulateurs de l'extrait.
L.6. Echinacea angustifolia (n° 32309). L'Echinacea angustifolia (Ea) augmente nettement, in vitro, l'activité des cellules Natural Killers vis-à-vis de cellules infectées par le VIH de sujets non séropositifs et séropositifs.
M. IMMUNOMODULATION.
M.1. Levamisole (n° 22425). L'utilisation de levamisole chez 10 personnes s'est traduite par une augmentation des CD4+ de 551 (9-600) à 722/mm3. En association avec AZT+3TC chez un patient, une augmentation des CD4+ de 9 à 429 a été notée au 5ème mois, et chez un autre, ne recevant que de l'AZT, une augmentation de 270 à 415 en 8 mois. L'effet de ce médicament anti-parasitaire peu coûteux pourrait s'expliquer en raison d'une action immunomodulatrice.
N. TRAITEMENTS À VISÉE NEUROLOGIQUE.
N.1. D4T (n° 32207). 5 personnes séropositives, déficientes en zinc (<0,75µg/ml), ont reçu pendant 18 mois 15mg/jour du zinc. Tous les niveaux plasmatiques en zinc augmentèrent et furent normalisés au 6ème mois. 65% des patients ne recevant pas de zinc présentèrent une diminution marquée des CD4 (>100/mm3), à la différence des autres où seuls 25% présentèrent une telle diminution.
N.2. Amantadine (n° 32212). L'amantadine, in vitro, inhibe à 100% l'infection des astrocytes fœtaux (mesure de l'ADN du HIV par PCR). Avec d'autres inhibiteurs de la voie endocytique (endosome/lysosome), on obtient respectivement, pour la chloroquine et le monensin, 24-76% et 16-58% ; et ceci à des concentrations inférieures à leur DL50 n'entraînant pas la mort cellulaire. L'amantadine pourrait donc être un traitement intéressant du VIH, d'autant plus qu'elle réduit aussi l'infection des cellules neurales, et qu'elle agit sur certains tremblements et sur d'autres manifestations de la maladie de Parkinson que l'on retrouve aussi dans les atteintes neurologiques du Sida. Cette étude tend aussi à démontrer que l'infection des astrocytes est médiée par la voie endocytique (les substances testées ayant la capacité de réduire l'acidification des lysosomes).
O. TRAITEMENTS PAR DES LYMPHOKINES OU DES CYTOKINES.
O.1. Méthionine enképhaline (n° 60525). Sur des PBMC de sujets sains, stimulés par du PHA, la méthionine enképhaline, une lymphokine, inhibe une souche de VIH (S5G7) à tropisme lymphocytaire (IC50 : 1, 5mg/ml [0,18-10,1], IC90 : 50 mg/ml [27,0-96,0]) avec un index de toxicité cellulaire TC50 de 650 mg/ml ; ce qui donne un index de sélectivité de 433. Aucune toxicité n'a été trouvée aux concentrations étudiées (0,1-100mg/ml). Cet effet pourrait s'expliquer en raison d'un effet sur les CD8 et/ou les NK.
O.2. Restauration partielle de l'activité NK par l'IL-2 (n° 60325). Chez 12 patients au stade SIDA (CD4<200/mm3) et 12 asymptomatiques (CD4 entre 450 et 650/mm3), comparés à 12 patients séronégatifs, la diminution de l'activité Natural Killer au niveau des PBMC est corrélée avec la diminution de la production de l'IL-2 et l'augmentation du relargage de l'IL-10 ; l'apport exogène d'IL-2 restaure partiellement le déficit, mais l'activité LAK (cellules tueuses activées par des lymphokines) reste plus basse chez les patients au stade SIDA que chez les asymptomatiques et les sujets contrôles.
O.3. IL-2 et CD4 et apoptose (n° 41235). L'administration d'IL-2 produit une rapide augmentation plasmatique des CD30 solubles au 14ème jour (167±128 U/ml, p=0,02) chez 10 patients (200
O.4. Rémission de lymphomes par l'IL-2 (n° 22293). La restitution d'un potentiel immunitaire, obtenue en associant de l'IL-2 à un traitement anti-rétroviral, permettrait d'obtenir une rémission complète de lymphomes de haut grade de malignité. Les auteurs décrivent le cas d'un patient atteint d'un lymphome immunoblastique de haut grade au niveau du canal anal sans autre localisation (lymphocytes CD4 : 88/mm3, charge virale : 5 log 10/ml). Après 4 cycles de chimiothérapie (ACBVP), on a constaté une rémission. Dans les suites de cette chimiothérapie, le patient a été traité, avec un bon résultat, pour une suspicion de tuberculose à mycobactérie. Puis, une trithérapie a été initiée (3TC+D4T+indinavir). Une rechute du lymphome a été à nouveau constatée. Une rémission est obtenue en 3 semaines. À la suite d'une nouvelle rechute, un traitement par IL-2 est instauré (7.5 millions UI s/c pendant 5 jours, toutes les 4 semaines). Une nouvelle rémission complète est obtenue en 3 semaines. 4 mois plus tard, l'état du patient est satisfaisant (prise de poids : +25 kg, lymphocytes CD4+ : 290/mm3, charge virale < 67 copies/ml).
P. DIVERS TRAITEMENTS.
P.1. Androgènes (n° 32176). Il apparaît important de développer des stratégies de traitement par les anabolisants afin de s'opposer à la perte de la masse maigre chez les patients au stade Sida présentant un syndrome de perte de poids (wasting syndrome). Le déficit en androgène survient chez plus de la moitié des hommes aux stades avancés de la maladie et peut contribuer à l'apparition de ce syndrome.
P.2. Traitements des ulcérations idiopathiques par cefixime (n° 22331). 49 patients présentant une ulcération idiopathique de la bouche ont reçu en gargarisme, deux fois par jour : 30 ml d'une suspension de 100 mg de cefixime, suivi du brossage des dents. Le temps de contact de la suspension fut de 2 à 5 minutes. L'efficacité fut de 70% en 24 à 72 heures et de 97,96% en 8 jours. Donc, ce traitement semble plus efficace que les traitements usuels (talidomine, stéroïdes, anesthésiques locaux).
P.3. Bibliographie sur l'usage des plantes au cours de l'infection à VIH (n° 42393). Une bibliographie a été réalisée afin de regrouper les travaux faisant état de résultats concernant des plantes étudiées in vivo dans le cadre de l'infection à VIH : Allium s. (ajoene), Aloe v. (acemannan), Buxus s., Curcuma 1. (curcumine), Geissospermum v. (flavopereirine), glycyrrhiza g. (glycirhizin), Grifola f., Lentinus e. (lentinan), Uncaria t. (oxindole alkaloids), Hypericum p. (hypericine), Melaluca a., Mormordica c. (MAP 30), Trikosanthes k. (trichosantines), Viscum a. *.
P.4. Fréquence de l'utilisation de traitements complémentaires (n° 42327). Chez 112 personnes, près de la moitié utilise des traitements complémentaires, le plus souvent en association avec des thérapeutiques conventionnelles (62%). On constate chez ces personnes des valeurs plus élevées de la masse cellulaire corporelle (p<0,06), de l'albumine sérique (p<0,003) et des lymphocytes CD4 (353/mm3 versus 229/mm3, p<0,01). Par ailleurs, elles ont moins recours au tabac, à l'alcool et aux drogues (28% versus 54%, p<0,009).
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Last Updated on Friday, 19 March 2010 18:16 |